Reaching you

Cet article est protégé par mot de passe :  

http://her-pastime-paradise.cowblog.fr/images/bookbycloepatrad3frpa6.jpg 
Et trois mois plus tard ; Terminale littéraire. 
Mouhaha. Amen.

Cet article est protégé par mot de passe :  

http://her-pastime-paradise.cowblog.fr/images/jenaipaschange.jpg

J'aurais aimé faire du vélo avec toi.

Effleurer les routes esseulées de campagne sur nos bicyclettes un après-midi de printemps, déboutonnant quelques sourires au coin de nos lèvres. J'aurais bien aimé voir tes yeux se plisser à chaque bêtise de ma part. S'asseoir dans la plaine, notre jeunesse suintant sur nos paupières. J'aurais bien passé des heures entières, que dis-je, des nuits, à te regarder t'émerveiller comme un enfant devant le soleil qui t'aurais sussuré des messages d'espoir au creux de tes oreilles. J'aurais bien passé des heures à te regarder simplement. Arracher des brins d'herbe fraîche tout en priant pour que les minutes cessent de s'égrainer, du moins juste le temps de s'aimer, et de s'aimer vraiment. Savourer la douceur d'une tarte aux abricots en se léchant le bout des doigts.
Je suis aussi sûre que j'aurais adoré te voir t'endormir sur mes genoux à la tombée de la nuit, car dans le ciel, il existe des étoiles qui pleurent de ne jamais avoir pu te rencontrer : l'éperdue jalousie amoureuse m'aurait fait souhaiter de vivre ma vie entre tes doigts, tes bras, tes sourires, tes rires, tes larmes, tes amis, tes livres, ta poésie, tes chansons, tes humeurs, tes mots. Et les lambeaux des cris des milliers d'oiseaux auraient déferlé sur la terre. Dans notre univers. Entre deux éclats.

L'ineffable et l'implacable valeur du conditionnel de l'amour me fait perdre la raison : j'en viens à penser qu'un jour on pourra s'apprendre, s'apprendre par cœur, et sans s'en lasser une seconde.
 

Laisse-moi t'étreindre juste une dernière fois ;
Nous sommes là ; esquissés au crayon à papier dans ce jardin aux couleurs renaissantes, loin de tout. C'est de la dentelle de lumière qui fond dans tes yeux, et j'ai les doigts comme de la soie légèrement froissée. Tu es tombé amoureux de moi, j'avais ma robe coquelicot qui chatouillait ma peau.
Les secondes qui s'égrainent. Le temps qui sublime mon âme.
Alors,
dans un élan gracieux, tu commences à jouer. J'entends des hommes et leurs femmes chuchoter derrière moi : Mais moi, je ne vois que les étincelles qu'engendrent les accords brisés de Debussy dans le ciel, ces sonorités puis des perles sentimentales suinter sur le piano : comme de la nacre. Tu t'es mit à sourire, et pourtant j'avais un regard triste qui sourdait. Je prie pour que tes doigts continuent leurs course intemporelle, tout en m'émerveillant de cet endroit bariolé, tout en m'émerveillant de ta bonté. Je n'aime ce morceau que quand il est joué par toi.
Et tout cela m'a presque donné envie de pleurer.
Je ne sais pas comment te le dire, je
ne veux pas partir. Comment te dire, je.
Je m'enivres de toi.
 

 

 
http://her-pastime-paradise.cowblog.fr/images/VintageTeabyWildWinyan.jpg
 
" C'était avec insistance qu'elle palpait son dos. Elle était recroquevillée, nue, ses cheveux longs et noirs coulants sur son visage. Ses yeux étaient feutrés dans l'ambiance de la salle, dans l'émotion de cette scène. Son dos était frais. Et maigre.
 
 
 Je connaissais son secret, peut-être même étais-je le seul. Elle me regarda avec une douleur qui me faisait l'effet d'un million d'épées plantées dans mon buste. Je me suis approché doucement, tiraillé entre la peur et l'inquiétude. Je voulais la faire renaître. Lui montrer un monde meilleur. Lui prouver que tout n'était pas perdu. J'ai caressé ses joues de mes deux mains timides, et mes larmes perlaient sur son visage glacé. L'aveuglante passion qu'elle éprouvait pour la vie et qui brûlait si intensément autrefois s'était consumée. Je l'ai vu dans ses yeux. Tout était éteint. Tout était vide. Perdu. Elle me souriait faiblement, pendant que nos cheveux s'embrassaient, de ses lèvres couleur grenat, éblouissant son teint encore plus pâle. Elle m'a sussuré des mots que je n'avais visiblement pas été capable de comprendre avant :
 
 
- Mes ailes...Ce sont mes ailes qui me font mal. 
 
 

 
 
C'était un oiseau. Et elle voulait s'envoler le plus haut possible, sans jamais revenir. "

Créer un podcast